Dans The Last of Us, chaque personnage porte le poids de la mort — et Abby (jouée par Kaitlyn Dever) n’échappe pas à cette règle. C’est le prix à payer dans un monde post-apocalyptique. Mais ce qui hante Abby, ce ne sont pas seulement les infectés… Ce sont les pertes qu’elle a subies à cause de Joel (Pedro Pascal). Dès la première de la saison 2, on apprend qu’il a massacré presque tous les proches d’Abby parmi les Fireflies, dans son élan désespéré pour sauver Ellie (Bella Ramsey).
Dans les premières scènes de l’épisode 2, Through the Valley, Abby se retrouve dans l’hôpital de Salt Lake City, ce même lieu où Joel avait décidé qu’un futur pour l’humanité ne valait pas la vie d’Ellie. Elle avance lentement dans le couloir sombre, comme Joel l’avait fait dans la saison 1. Mais cette fois, son cauchemar prend un tournant étrange : elle croise une version future d’elle-même, qui l’avertit de ne pas ouvrir la porte de la salle d’opération. « Ses cerveaux sont par terre », lui dit-elle. Pourtant, son "elle" du passé n’écoute pas. Ce simple souvenir suffit à la réveiller en sursaut.
Ceux qui ont joué à The Last of Us Part II savent depuis longtemps que l’homme qu’Abby voit dans ce rêve… c’est son père. Le médecin que Joel a tué froidement, sans même lui laisser une chance. Contrairement au jeu, la série ne garde pas ce secret trop longtemps. L’épisode nous le révèle dans une séquence finale marquante, pleine de douleur.
C’est cette perte qui pousse Abby à partir en patrouille, malgré une tempête de neige imminente. Elle finira par croiser Joel et Dina (Isabela Merced), qu’elle va piéger après que Joel lui ait sauvé la vie. Consommée par la rage, Abby lui tire dans la jambe, puis le bat à mort. La scène, même moins graphique que dans le jeu, reste difficile à regarder. Comme dans Part II, la mort de Joel marque la fin d’un cycle… et le début d’un autre.
Infectés aux portes
Avant ce final choquant, l’épisode nous ramène à Ellie, réveillée par Jesse (Young Mazino). Il la taquine gentiment à propos de Dina, une semaine seulement après leur rupture. Ellie lui confie qu’elle comptait patrouiller ce jour-là avec Joel. Jesse lui apprend que ce dernier est déjà parti avec Dina. Ellie confie alors que sa relation avec Joel était "compliquée", mais qu’ils avaient réussi à recoller les morceaux. Une confession qui rend sa mort encore plus poignante, pour elle comme pour nous.
Alors qu’ils patrouillent, une tempête de neige les force à chercher refuge. Jesse les mène dans un 7-Eleven abandonné, où Ellie découvre, par hasard, une serre de cannabis aménagée par Eugene (Joe Pantoliano), un ancien Firefly. Elle y trouve un pendentif des Lucioles qui lui appartenait. Jesse commente tristement qu’il est dommage qu’Eugene ait survécu à tout ça… pour finir infecté. « Il ne pouvait pas être sauvé », dit-il. Une phrase qui fait monter la culpabilité d’Ellie : après tout, si les Fireflies avaient pu créer un remède à partir de son immunité, Eugene — et beaucoup d’autres — auraient peut-être pu être sauvés.
Mais avant qu’on ait le temps de trop y penser, l’épisode plonge dans l’action avec une attaque massive contre Jackson. Une armée d’infectés déferle dans la neige, grimpant les murs de la ville. Tommy (Gabriel Luna) dirige les défenses avec courage. Il finit isolé, face à un Bloater. Il réussit à s’en sortir en l’incendiant à temps. Une séquence explosive et impressionnante, mise en scène par Mark Mylod, vétéran de Game of Thrones.
Un paquet de loups
Mais cette attaque n’est qu’une diversion. Le cœur de l’épisode reste la confrontation entre Abby et Joel.
Dans cette version, Joel patrouille avec Dina, et non avec Tommy (qui est blessé et capturé dans le jeu). Abby et ses amis les piègent. Dina remarque les écussons WLF (les "Wolves") sur les sacs d’anciens Fireflies, avant d’être endormie de force par Mel (Ariela Barrer), un peu contre son gré.
Joel tente de sauver Dina, rappelle à Abby qu’il lui a sauvé la vie. Mais Abby réplique, glaciale : « Quelle vie ? ». Elle lui tire dans la jambe avec un fusil de chasse. Ensuite, elle le regarde et lui demande s’il se souvient du médecin qu’il a tué. Il s’en souvient — son regard le trahit.
« Les infirmières ont dit que tu ne l’as même pas regardé quand tu l’as abattu », dit-elle, amère. Puis elle ajoute : « Que tu sois un type qui a un code ou juste un barbare… t’es pareil à mes yeux. »
Certains fans craignaient que Kaitlyn Dever ne soit pas assez imposante physiquement pour incarner Abby. Mais sa prestation dans cette scène fait taire toutes les critiques : elle incarne parfaitement la rage, la douleur et la détermination du personnage. Elle trouve un club de golf dans un sac, son arme de prédilection, et frappe Joel à mort sous les yeux de ses amis.
Fun fact : l’une des infirmières présentes dans cette scène est jouée par Laura Bailey, qui incarnait Abby dans le jeu vidéo.
L’ombre de la mort
C’est à ce moment qu’Ellie arrive. Elle blesse Manny au visage, mais est vite maîtrisée. Et là, elle doit regarder, impuissante, tandis qu’Abby termine ce qu’elle a commencé. Abby enfonce la moitié brisée de son club dans le cou de Joel. C’est un moment insoutenable. (Même si certains joueurs trouvent la scène du jeu encore plus dure à vivre, notamment grâce à la performance déchirante d’Ashley Johnson dans le rôle d’Ellie.)
Une fois Joel mort, Abby et ses amis s’en vont. Ellie rampe vers le corps de Joel, s’effondre contre lui, en larmes. L’épisode se termine sur une image glaciale : Ellie, Dina et Jesse ramènent le corps de Joel vers Jackson, traîné dans la neige. En fond, la chanson Through the Valley résonne — chantée par Ashley Johnson, comme dans la fameuse bande-annonce de The Last of Us Part II.
Cette chanson, entendue à nouveau presque dix ans après cette bande-annonce mythique, a une nouvelle résonance. Mais le message reste le même : l’ombre de la mort plane à nouveau sur le monde d’Ellie. Et la vengeance n’est jamais bien loin.
The Last of Us est diffusé chaque dimanche sur HBO et Max.
