Review: The Alto Knights : Un film de gangsters… sans âme ni direction

Le problème quand on qualifie un film de "mauvais", c’est que certaines personnes – moi y compris – auront encore plus envie de le voir. C’est amusant d’entendre parler d’un chef-d'œuvre, ennuyeux d’entendre parler d’un film médiocre, mais un film si désastreux qu’il en devient presque une épreuve physique ? Ça, c’est fascinant. Les pires films, les vrais navets, sont comme la boîte de puzzle de Hellraiser : un mélange indissociable de douleur et de plaisir. C’est en traversant ces extrêmes que certains cinéphiles se sentent véritablement en vie.

Alors soyons clairs à 100 % : The Alto Knights est bel et bien un mauvais film… mais pas le bon type de mauvais film. Il ne vous fait pas vibrer, il vous endort. C’est une corvée fastidieuse, un film de gangsters sans cap, écrit et monté de façon incohérente, et porté par deux des performances les plus molles de la carrière de Robert De Niro.

De Niro contre De Niro… et tout le monde perd

Oui, vous avez bien lu. De Niro joue non pas un, mais deux personnages dans ce biopic mafieux signé Barry Levinson. Il incarne d’un côté Frank Costello, un gangster quasi-respectable, et de l’autre Vito Genovese, une brute impitoyable. Pourquoi lui confier ces deux rôles ? Aucune explication. Costello et Genovese n’étaient pas jumeaux. Ils n’étaient même pas de la même famille. Même sur un plan symbolique, cette double interprétation n’a aucun sens. Peut-être voulait-on montrer deux faces d’une même médaille… mais autant demander à George Washington d’incarner un aigle à tête blanche : c’est absurde.

Si De Niro voulait se challenger, il n’en donne absolument pas l’impression. Son Frank Costello est tellement fade et apathique que, par contraste, son Vito Genovese – surexcité et colérique – ressemble à une caricature de Daffy Duck. Une confrontation entre deux performances signées De Niro aurait pu être un moment cinématographique audacieux. On aurait pu assister à un acteur de légende se mesurant à lui-même, repoussant ses propres limites. À la place, on a l’impression de regarder une vidéo YouTube où un comédien joue tous les rôles, avec juste une fausse moustache ou une paire de lunettes pour différencier les personnages… et avec à peu près autant d’impact dramatique.

Une intrigue chaotique et sans direction

L’histoire, dans les grandes lignes, suit Costello, qui a pris les rênes du crime organisé pendant que Genovese se cachait en Europe. Ce devait être temporaire, mais la Seconde Guerre mondiale éclate et Genovese reste coincé à l’étranger plus longtemps que prévu. À son retour, Costello veut s’éloigner du crime, mais finit par donner à Genovese un territoire, espérant qu’il se tienne à carreau.

Genovese, bien sûr, est tout sauf raisonnable. Il est violent, incontrôlable, imprévisible. Costello, lui, n’est pas exactement un saint, mais il est plus posé… ou du moins, il le serait si De Niro ne donnait pas l’impression d’oublier ses répliques à chaque scène. Sa femme, incarnée par Debra Messing, surgit de temps à autre pour se plaindre, lui dire qu’elle est inquiète, et il lui répond vaguement que tout ira bien. Voilà, c’est à peu près tout pour leur dynamique de couple.

Le titre The Alto Knights fait référence à un club mentionné en passant, sans aucune importance réelle dans l’histoire. Le film traverse plusieurs décennies sans jamais donner de réel fil conducteur. Chaque fois qu’une sous-intrigue semble prendre forme, elle est rapidement abandonnée, et le récit repart maladroitement dans une autre direction. Il commence d’ailleurs par une tentative d’assassinat sur Costello, mais le montage est si brouillon que lorsque l’histoire rattrape enfin ce moment, on peine à se souvenir si cela s’est déjà produit ou si nous étions simplement perdus dans un interminable flashback.

Un raté inexplicable

Difficile de croire que ce projet est signé par Barry Levinson (Rain Man, Bugsy), écrit par Nicholas Pileggi (Goodfellas, Casino), et filmé par Dante Spinotti (Heat, L.A. Confidential). On pourrait espérer qu’il s’agit d’une erreur d’impression. Parce que mis à part le choix étrange de De Niro en double rôle, The Alto Knights ne prend aucun risque, ne tente aucune approche artistique marquante.

S’il s’était écroulé sous le poids de son ambition, on aurait au moins pu lui accorder le mérite d’avoir essayé. Mais non. The Alto Knights est juste là, sans passion, sans énergie, à peine fonctionnel en tant que film.

Et surtout… pourquoi ? Pourquoi ce film existe-t-il ? Je pose réellement la question. Quel était le but ? Si l’idée était de montrer que le crime organisé est un chaos total, il n’était pas nécessaire d’en faire un film aussi chaotique et ennuyeux. Si le lien entre Costello et Genovese devait être signifiant, il est tellement superficiel qu’on se demande pourquoi s’en préoccuper. Et si le but était de divertir, d’intriguer ou d’interpeller… alors c’est un raté total.

Conclusion : Une offre que vous pouvez refuser

Oui, The Alto Knights est un mauvais film. Pas du genre "tellement mauvais que c’est génial". Non, c’est juste mauvais. C’est lent, brouillon et fade. Ce n’est pas un désastre culte qui fera parler de lui pendant des années. Ce n’est pas un nanar hilarant qui fera le tour des réseaux sociaux. C’est juste… une corvée.

Bref, une offre que vous pouvez refuser sans la moindre hésitation.

The Alto Knights sort en salles ce vendredi.

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